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un témoignage intéressant bonne lecture !
Dix, c’est le nombre de questions que nous avons posé à une jeune pratiquante du Budo Club de Magny-les-Hameaux. Oriane rentre dans sa troisième année de pratique au sein du club. L’occasion pour nous de vous présenter cette jeune fille étonnante qui nous fait partager sa vision de la pratique martiale au sein du B.C.M.H. 1 - Pouvez-vous vous présenter rapidement ? Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Je m'appelle Oriane, j'ai à ce jour 17 ans, et je suis en année de terminale ES au lycée. 2 - Comment avez-vous connu l'Aïkibudo ? Cela remonte à plusieurs années... Je pense que ce qui a vraiment provoqué le déclic chez moi est la lecture des romans fantastiques de l'auteur Pierre Bottero (auteur jeunesse). Il parlait beaucoup de Voie, de liberté, de fluidité, d'harmonie, d'équilibre, d'ouverture, de respect dans ses livres (notamment dans sa trilogie Le Pacte des Marchombres). Cela collait vraiment à ma vision des choses et m'a permit de mettre des mots sur ce que qui était assez flou pour moi. C'est au travers d'échanges sur un forum basé sur son œuvre que j'ai appris que P. Bottero se servait de son enseignement d'Aïkido pour écrire ses romans. Alors moi qui souhaitais pratiquer un art martial ou un sport de combat depuis un certain temps déjà, je me suis aussitôt mise à la recherche d'un club d'Aïkido à proximité de chez moi. ...Et voilà que je tombais sur le site d'Aïkibudo de Magny. Finalement, après de multiples recherches sur la toile à propos de l'Aïkibudo, j'ai trouvé que cet art martial irait tout aussi bien, car il s'inscrivait totalement dans l'esprit que je recherchais. 3 - Qu'est ce qu'il vous a plu dans cet art martial ? Déjà, la bonne ambiance au sein du club, très conviviale et sympathique. Aussi le respect de celui qui débute, et l'aide de tous pour qu'il puisse évoluer à son rythme. Et bien entendu, tout l'esprit de la pratique que je recherchais : entre autre un travail enharmonie avec le partenaire, respectueux, et ne nécessitant pas de force physique particulière. J'apprécie particulièrement cet aspect des mouvements qui allient fluidité, simplicité, efficacité et beauté. 4 - À quel âge avez-vous débuté l'Aïkibudo ? J'ai commencé à 15 ans. 5 – D’après vous, quelles qualités ce sport requiert-il ? Je pense que ce sport requiert déjà une certaine maturité, car il faut parvenir à assimiler la philosophie de la pratique : ce n'est pas qu'un simple sport de combat, où l'on se contente d'apprendre des techniques et de les mettre en place. Cette maturité me paraît nécessaire par exemple pour comprendre le fait que l'on est partenaires sur le tatami, pas adversaires. Le respect de l'autre, en continuité avec cet aspect revêt une grande importance à mes yeux. Et surtout, elle permet d'envisager le fait qu'il faut progresser par rapport à soi même et non par rapport aux autres. C'est un angle de vue à mon sens vraiment différent des sports de compétition où l'on doit être meilleur que quelqu'un d'autre pour évoluer. En se fixant comme objectif d'atteindre le niveau d'une autre personne, l'apprentissage est limité. Alors qu'en se fixant toujours comme objectif de faire mieux qu'avant, l'apprentissage est illimité et le moteur du progrès vient de soi même ; notre pire adversaire est nous même. La seconde qualité qui me vient à l'esprit est l'humilité. D'abord par respect pour l'autre. L'on n'apprend pas des techniques pour montrer qu'on est le meilleur, ou une que l'on a une quelconque supériorité par rapport à lui. Enfin, il faut savoir rester simple, dans ses mouvements et son esprit. Cela n'est bien entendu pas évident, mais je pense que c'est une qualité qui s'acquiert au fur et à mesure de la pratique. 6 - Qu'est ce que cet art martial pourrait apporter à une personne, qu'elle ne trouverait pas ailleurs ? Déjà, c'est un sport accessible à tous, car il ne nécessite pas une force physique particulière et peu importe que l'on soit grand, petit, jeune ou plus âgé. On apprend à faire avec le corps que l'on a et à le maîtriser. L'Aïkibudo est aussi un art martial qui est plutôt dans l'esprit de montrer à l'attaquant que son attaque est inutile car l'on retourne sa propre force contre lui. Le fait que l'esprit martial reste ancré dans la pratique apporte, je trouve, énormément de choses: chaque mouvement que l'on fait a une signification historique et pratique précise (je pense par exemple au chiburi avec le sabre, mouvement qui était effectué par le samouraï pour enlever le sang de la lame), et l'on découvre la Voie qu'était celle du samouraï. C'est un héritage particulier, unique et immense qui doit continuer d'être transmit et connu. Selon moi, ce sport apporte, en plus d'un savoir et d'une maîtrise corporelle de techniques martiales, une réelle ouverture d'esprit, que ce soit sur le tatami ou dans la vie de tous les jours. Une ouverture d'esprit par exemple sur l'héritage culturel et historique que l'on reçoit, et qui nous permet d'appréhender autrement les choses, comme cette idée de progression par rapport à soi même et pour soi même. 7 - Et vous, qu'est ce que cela vous apporte particulièrement ? La pratique de l'Aïkibudo m'apporte beaucoup de choses notamment l'esprit de cet art que je souhaitais découvrir et développer. Je prends beaucoup de plaisir à faire ce sport : en plus de découvrir de nouvelles sensations, c'est un vrai moment d'échange, de partage, et d'apprentissage. Le Kobudo est une discipline assez exigeante et précise, tout comme le Daïto Ryu Aïki Jujutsu, et cet enseignement m'apporte également beaucoup de rigueur et de précision. Et puis, le fait que l'on n'aie pas à prouver notre valeur à qui que ce soit permet de vraiment nous concentrer sur nous même. Je pense que cela est l'un des principaux facteurs qui fait que l'on se sent réellement plus vivant sur le tatami. C'est un temps véritablement unique, à part, loin du quotidien. 8 - Combien d'heures d'entraînement avez-vous par semaine ? Je pratique 4h30 par semaine. 9 - Un proverbe, un dicton qui colle à votre peau ? « Celui qui croit savoir n'apprend plus. » 10 - Un dernier mot pour clôturer l'interview ? L'Aïkibudo est un art martial vraiment unique, et j'espère sincèrement que tout le savoir que l'on nous transmet continuera à être transmit aussi longtemps que possible. Pour conclure, je dirais que c'est un sport qui se pratique avec passion. Beaucoup de passion, de la persévérance et de la patience ! Merci à Oriane pour s'être prêtée au jeu de cet interview. Interview : Amandine Lecomte. Greg Cervall et Petit Scarabée Productions. Tous droits réservés.